Philippe Ouchène, Thionville Moselle Handball jouera en Nationale 1 la saison prochaine. Vous aviez la pression samedi contre Cernay/Wattwiller…
« Quand on me parlait de la montée à quelques matches de la fin, je rêvais de ça, d’une dernière finale devant notre public. Tout le monde me disait : non, ne nous fais pas ça. On s’est un peu pris les pieds dans le tapis avec l’impression qu’on était déjà en N1. Sur les derniers matches, on ne s’est pas assez battu, on a rencontré des équipes qui nous ont honorés, qui voulaient nous battre. C ernay nous a donné du fil à retordre (victoire 37-34). Mes gars avaient la tête dans le sac en début de semaine, on a travaillé sur le moral. On gagne avec la gnac, à la défense, c’est magnifique. Pour Thionville, c’est le match de la décennie. On a écrit l’histoire. »
Défensivement, vous avez été très costaud en seconde période…
« La rentrée de Kelian ( Bique Francisque ) a fait du bien au centre de notre défense. Je suis ému quand j’en parle car il va partir à Nice et il m’avait dit : je serai ton soldat jusqu’à la fin. On a trois mecs qui arrêtent sur cette montée ( Sibille, Romero, Kongo ), c’est magique. On a aussi Simon (Voltz) qui part à Metz. »
Et vous ?
« Samedi soir, il y avait un jeune sur le banc, Yohan ( Decet ). Je l’ai entraîné deux années en moins de 13 ans. Je lui avais dit à cette époque : vous verrez, vous allez jouer en N1. Je suis fier de ça. Je veux juste que le club se maintienne, se professionnalise. On verra. J’ai été président, manager, coach. Je pense à tous ceux qui ont fait le club avant moi, Charly (Brulé) , Serge (Kinné). Tout le taf qui a été fait par Ambrosio ( Dos Santos ), c’est une continuité. Je pense à tous ces hommes et à tous ceux qui nous ont soutenus, nos partenaires et la Ville. »
« Depuis 2019, on a vraiment beaucoup travaillé »
Thionville enchaîne deux montées de suite. Un sacré exploit…
« C’est tellement dur de monter. On est monté en N2 la saison dernière. On monte encore cette saison. Oui on peut dire que c’est un exploit de le faire deux fois de suite. Le président ( Grégory Wagner )m’avait demandé d’entraîner et au départ, je ne voulais pas. Je trouvais que c’était trop dur, j’étais déjà manager général. En fin de saison dernière, on ne trouvait pas le coach qu’on souhaitait. J’y suis allé en lui disant que la saison serait difficile. Il m’avait dit : ne t’inquiète pas, on joue le maintien. Je lui ai répondu que si j’y allais, je voulais viser la montée. Sans diplôme, sans expérience, j’ai rencontré des moments durs. Les joueurs ont su mettre de l’eau dans leur vin. Moi, m’adapter, corriger mes erreurs, faire preuve de modestie. Je suis heureux. »
Thionville met aussi l’accent sur la formation…
« Notre club, ce n’est pas que l’équipe première. C’est toute la formation derrière mais je voulais vraiment qu’on monte en N1 pour que la vitrine soit belle et qu’on regarde à l’intérieur. Depuis 2019, on a vraiment beaucoup travaillé. Charly ( Brulé, chargé de la formation ), qui m’a assisté techniquement car il a le diplôme, était tout le temps avec moi chaque matin pour bosser sur les vidéos. Ce n’est pas une victoire qui est tombée du ciel et évidemment, j’ai des combattants qui se réveillent quand c’est dur, quand on est au bord du précipice. »